Femmes et pouvoir : une question d’éducation – NouvelObs – 26 avril 2021

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    Femmes et pouvoir : une question d’éducation – NouvelObs – 26 avril 2021

     

    https://www.nouvelobs.com/les-femmes-en-2049/20210426.OBS43290/femmes-et-pouvoir-une-question-d-education.html

     

    Femmes et pouvoir : une question d’éducation

    D’ici trente ans, une femme gagnera-t-elle enfin sa vie aussi bien qu’un homme ? Pourra-t-elle diriger une entreprise du CAC40 ou présider le pays ? S’affirmer dans le couple et disposer de son corps comme elle le souhaite ? Ces enjeux étaient au cœur de notre soirée-débat du 13 avril.

    Publié le 26 avril 2021 à 13h24

    Temps de lecture 5 min

    Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale de la conférence mondiale de l’ONU sur les femmes, lors de la soirée-débat organisée par « l’Obs » le 13 avril 2021. (BRUNO COUTIER POUR « L’OBS »)

    « Les femmes sont capables de tout, mais on les réduit toujours à leur féminité. On les réduit toujours à leur capacité à faire des enfants. Mais nous, on peut faire tout… et même des enfants. On peut faire tout… et même des hommes ! » Ces mots sont ceux de la comédienne Françoise Fabian. Dans une vidéo réalisée par « l’Obs », elle les énonce avec un agacement teinté de lassitude. Et on la comprend. Alors que notre magazine célèbre le cinquantième anniversaire du « Manifeste des 343 » pour le droit à avorter, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est toujours pas acquise. Ni dans le monde, ni en France. Qu’en sera-t-il en 2049 ? Que ce soit dans sa vie professionnelle, intime ou économique, la femme aura-t-elle conquis le pouvoir ?

    Si Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale de la conférence mondiale de l’ONU sur les femmes, concède que des progrès ont pu être faits depuis la dernière conférence mondiale des femmes, en 1995, à Pékin, elle pose malgré tout un bilan « plus que contrasté » : « Voyez la lutte contre les violences faites aux femmes, dont les chiffres sont toujours aussi consternants alors qu’elles ont repris de la visibilité avec le mouvement #Metoo. » 

    Le Covid-19, cette « terrible régression »

    Autre point inquiétant pour la condition féminine : la crise sanitaire. Elle a provoqué une « terrible régression » et « aurait retardé d’encore trente-cinq ans les progrès qu’on aurait pu faire et l’atteinte de l’égalité réelle », s’alarme l’ambassadrice. Au premier rang figurent les mères de famille qui, à cause du Covid-19, ont été contraintes de sacrifier leur carrière pour s’occuper de leurs enfants.

    Alors que faire ? « Il faut que la communauté internationale se mobilise, travaille en multi-acteurs et en sororité », répond Delphine O, qui attend de la prochaine conférence internationale des femmes (rebaptisée Forum Génération Egalité), prévue du 30 juin au 2 juillet à Paris, qu’elle entérine des engagements pris par le passé et enclenche un nouvel élan.

    Car si la lutte féministe ne faiblit pas, elle n’est pas toujours suivie de décisions politiques et économiques à la hauteur. « C’est un combat qui se crante dans le temps, et dépend de celles qui le mènent », estime l’ancienne ministre Cécile Duflot, évoquant l’entrée des premières femmes dans un gouvernement français. C’était lors du Front populaire de 1936, alors que les femmes n’étaient ni électrices, ni éligibles. Près d’un siècle plus tard, la directrice générale de l’ONG Oxfam France estime que si la sphère politique est encore emplie de virilisme, c’est parce que les « hommes conservent le pouvoir entre eux ». Les femmes « doutent davantage, se censurent implicitement ». 

    Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. (BRUNO COUTIER POUR « L’OBS »)

    Pour Cécile Duflot, « le plus difficile, ce n’est pas tant les règles mais ce qui est ancré dans les têtes. On pourrait résoudre cela très facilement en mettant en place une alternance. Si un homme est Premier ministre, la fois suivante, ce sera une femme ». L’ex-secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a identifié un blocage tenace :

    « Un jour, j’ai dit : “Les Français seront prêts à élire une femme présidente si elle est ménopausée”. En effet, on a cette difficulté de lier la maternité et l’exercice des responsabilités. Or la famille est une sorte de mini-démocratie à gérer au quotidien… »

    Des relations amoureuses aux allures de CDD

    A entendre France Ortelli, qui vient de publier « Nos cœurs sauvages » (Editions Arkhê), la ménopause ne sera plus une question en 2049 : « Elle n’existera plus. Puisqu’on pourra cloner des ovocytes, la femme ne sera plus reléguée comme elle a pu l’être pendant des siècles comme étant le pilier de procréation du couple. » 

    Parmi les autres scénarios envisagés, l’auteure et réalisatrice table sur des mariages qui auront lieu « plutôt autour de 43 ans », contre 38 ans aujourd’hui, des relations amoureuses aux allures de CDD et une explosion du nombre de célibataires : « Ils seront deux fois plus nombreux. » Fini les couples qui célèbrent leurs noces d’or, bienvenue dans un monde où le célibat est l’aboutissement d’une vie ponctuée d’histoires brèves ne tenant que sur un seul fondement : l’amour.

    L’auteure et réalisatrice France Ortelli. (BRUNO COUTIER POUR « L’OBS »)

    D’ici trente ans, la femme pourrait même disposer enfin d’une « chambre à soi », comme l’écrivait Virginia Woolf en 1929. Comprendre : un lieu au sein duquel personne ne la sollicite et où elle peut vaquer à ses occupations librement. Et pourquoi pas le retour des lits séparés ? Des revendications alléchantes qui, en laissant présager une généralisation du monofoyer, supposent un autre changement de grande envergure : celui d’une indépendance économique réelle et suffisante.

    Constituer une « cohorte suffisante »

    Indirectement, ce projet repose sur le pouvoir accordé aux femmes au sein de l’entreprise et du salaire qui en découle. Et sur ce terrain-là, la marge de progression est considérable. D’abord, parce que les femmes sont davantage atteintes par le « complexe de l’imposteur », comme le précise Viviane de Beaufort, professeure à l’ESSEC Business School. Et puis, parce que « c’est ancré dans notre culture ». Celle qui s’applique à coacher ses élèves afin qu’elles soient mieux « armées » pour négocier leur salaire analyse :

    « La femme a toujours cette charge mentale liée à son éducation. Elle doit être bonne élève sans hausser la voix et aller loin dans sa carrière sans jamais affirmer son ambition ou sa quête de pouvoir parce que ça ne fait pas joli sur le tableau. »

    Parce qu’elles évoluent dans un monde professionnel majoritairement régit par des hommes, les femmes fournissent un effort dantesque pour s’adapter. Bénédicte Tilloy, ex-membre du comité exécutif de la SNCF, auteure de « la Team » (Dunod) et fondatrice de 10h32, une start-up de conseil aux dirigeants, explique :

    « Comme elles sont en minorité, elles doivent apprendre les codes politiques de l’entreprise à travers le prisme masculin. Y compris quand on attend d’elles qu’elles changent les choses. »

    Dominique Nora, de « l’Obs », Viviane de Beaufort, professeure à l’ESSEC Business School (en visio), et Bénédicte Tilloy, ex-membre du comité exécutif de la SNCF. (BRUNO COUTIER POUR « L’OBS »)

    Pour faire basculer cet écosystème insuffisamment paritaire, une solution semble tout indiquée : constituer une « cohorte suffisante », et cela passe par des instances de direction composées d’au moins un tiers de femmes. « Tant que ce n’est pas le cas, se posera toujours ce problème de référentiel. On continuera à se demander : “Est-ce que je me conduis comme il faut ?”, au lieu d’être moi, de dire ce que j’ai envie de dire et d’avoir des ambitions », commente Viviane de Beaufort.

    En cela, les quotas instaurés par la loi Copé-Zimmermann de 2011, qui impose 40 % de femmes dans les conseils d’administration, ont été un avancée. « Comme d’autres, j’ai probablement été dans ma vie une femme quotaraconte Bénédite Tilloy. Mais tant mieux, car on a ainsi ouvert la voie à d’autres qui aujourd’hui ne le sont plus. » Et par extension à celles de demain qui, espérons-le, y verront un non-sujet.

    Louise Auvitu

     

     

    transmis par :

     

     
    Alain CLOCHE
    Consultant indépendant, Veille Informationnelle et Gestion de l’Intelligence Economique « VIGIE Voltaire » (adhérent du SYNFIE Syndicat Français de l’Intelligence Economique)
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